Mon histoire à moi

On remonte à loin, là… J’ai débuté dans les métiers du sexe y a plus de 20 ans comme danseuse érotique avec une amie. J’étais à l’époque début vingtaine et très en forme, comme on dit. On a dansé plus ou moins six ans et, pour finir, dans des clubs à gaffe. Ensuite, comme les bars nous plaisaient de moins en moins, on a décidé de se trouver un salon à gaffe pour pouvoir travailler de jour et avoir une vie meilleure et un peu plus normale. Je suis tombée enceinte de mon copain avec qui j’ai passé plusieurs années, j’ai donc eu ma charmante fille et suis retourné travailler quelques années plus tard. Mais disons qu’à ce moment-là, j’ai pris connaissance qu’il ne restait presque plus de salons dits «straights», vraiment de massage érotique. Puis moi, étant devenue maman, il n’était plus question de faire de la gaffe ou même d’être dans un endroit à gaffe. Donc, me voilà à la recherche de salons «straights» pour devenir «récept», finalement. On m’engage très facilement, et j’essaie de m’habituer à ce nouveau «beat» avec de moins en moins de clients. Pourquoi? Parce que bien trop de salons voyaient le jour peu à peu, et à ce qu’on raconte, bien peu respectaient la HJ (branlette) seulement, sans complet ni fellation. J’y ai fait plus ou moins quatre ans, et il manquait tellement de personnel, filles, «récepts» et clients, que le salon a changé de main deux fois durant ce temps-là. J’ai fait aussi des journées de 20 heures, incapable d’avoir des réceptionnistes et toutes les misères du monde à garder notre personnel, payer les comptes, etc… Ensuite, l’endroit à fermé, me revoilà dans un autre endroit, «récept» toujours, dans un des derniers salons qu’on dit encore «straights» à Montréal, mais bon, pour encore combien de temps? Je croise les doigts pour pouvoir faire encore quelques temps malgré tout. Car, bien sûr, j’ai un autre métier que je n’ai jamais aimé vraiment, c’est ainsi que je me suis retrouvée dans les métiers du sexe pour essayer.

J’ai bien sûr consommé, surtout durant mes premières années, mais maintenant plus du tout et j’en suis fière. Personne ne vit cela de la même façon. Le plus difficile, c’est de recommencer chaque fois quand on s’habitue à un endroit… Le salon de massage érotique, un loisir et un métier en voie d’extinction.

D’une des rares récep encore de salon straight existant 1939647-nenuphars