Je t’aimais à la perfection !

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Au début, on s’aime. On se dit des mots doux. On est donc content de s’être trouvé.  La vie est belle et tout va pour le mieux.  C’est l’amour de ma vie et je ne vois pas comment ça pourrait être autrement.  Les premiers mois passent et de plus en plus, nous avons des chicanes. Au début rien de grave et elles ne durent pas.  Je suis un peu néophyte en relations amoureuses, je n’en ai eu qu’une seule, avant elle et je suis son premier chum officiel. Par contre elle, elle a eu plusieurs partenaires et expériences, pas moi.  On essaye du mieux qu’on peut de s’adapter l’un à l’autre et à ses habitudes.

Ça, c’est le début.  Les mois deviennent des années. Les chicanes restent des chicanes. De plus en plus je m’apperçois que je suis toujours dans le tort. Ce n’est jamais elle qui a fait une gaffe.  C’est vrai que je suis un gaffeur.  Je travaille fort pour m’améliorer et lui faire plaisir. Après tout, c’est la femme de ma vie et maintenant la mère de ma fille.  Je ne suis pas malheureux, au contraire. Je dis à tout ceux qui veulent l’entendre, que je suis heureux.  Ceux qui m’aiment, ma famille, mes amis, tous ne sont pas tout à fait d’accord avec moi.  On me dit que ma blonde ne me respecte pas et qu’elle est même méchante avec moi.  Ce, à quoi je réponds, avec des arguments vides ou insensés. Je finis toujours par convaincre les gens, que c’est une mauvaise impression, que ma blonde me respecte et m’aime.

Plus les années passent, plus les chicanes deviennent grosses et les attaques sont de plus en plus personnelles. Je suis toujours le seul coupable et c’est à moi à travailler sur mon cas. Ce n’est certainement pas elle, la femme parfaite, qui n’a rien a se reprocher et qui devrait changer quelque chose. Puis finalement, arrive la fameuse chicane de trop. Celle où j’ai proposé de faire table rase et oublier la maudite chicane. Je ne sais même plus comment ou quand elle a commencé. Le mois dernier, je pense.  Je lui écris pour lui demander que l’on reparte sur des bases neuves. Que nous devons tout les deux laisser la rancune et les attaques derrière nous.  Le seul souvenir que j’ai de l’appel qui a suivit la réception du courriel, ce sont les cris, la colère et le mépris qui sortent du téléphone.  Je la coupe pour l’informer qu’elle n’a rien compris au texte que j’ai écris et que dans ces conditions, je suis obligé de la laisser.

S’en suit la période de séparation.  Pour moi, c’est dur. Je viens de laisser une femme que j’aime. Je ne l’ai pas laissé par manque d’amour. Je l’ai laissé car trop d’énergies négatives étaient focussées sur moi.  Je suis tanné d’être toujours celui qui cause les chicanes (même quand c’est flagrant que c’est elle qui a commis une faute). Mais, je suis le coupable !  Soudain, les commentaires de mes amis et de mes proches prennent un angle nouveau dans ma tête.  C’est vrai finalement qu’elle ne me respectait pas. Qu’elle était méchante avec moi.  Et moi de me questionner sur le pourquoi et le comment!

Dans mes recherches, je finis par déterminer qu’elle est probablement perverse narcissique.  Ce n’est pas un beau nom, mais c’est a l’image de la condition psychologique de ses gens.  Ce sont des personnes qui, à la base, n’ont pas confiance en eux. Pour qui le regard des autres est important. Un peu comme Narcisse qui avait besoin du lac pour se trouver beau.  Le lac des 8 dernières années, c’est moi. Et, Narcisse n’est pas content quand le lac ne lui montre pas ce qu’il veut voir. Se n’est pas Narcisse qui s’est fait une image dans sa tête, c’est le lac qui reflète mal.  Vous trouvez le raisonnement douteux ?Pour le pervers narcissique, c’est le seul raisonnement possible.  La seule manière de projeter une image forte de confiance en soit, c’est de rabaisser les autres et de les manipuler pour qu’ils les idolâtrent. Dans la vie de tout les jours, un bel exemple serait je ne prends pas de sucre ou de café à la maison, ma conjointe oui. Un matin, il n’y a plus de sucre pour son café, je me fais engueuler car j’aurais dû savoir qu’il fallait acheter du sucre hier.  Le soir, quand je reviens, je me dis je vais acheter une meilleure sorte sucre de d’habitude, au même prix en plus!  La GAFFE!  Je me refais crier après.  Le lendemain matin, plus de café, encore un tour au bâton!  J’ai beau lui dire qu’elle aurait du me le dire hier qu’elle avait fini le café pour que je lui en rachète. Selon elle, si je l’aimais vraiment, je devrais toujours prévoir ces petits détails. TOUJOURS !

Le quotidien avec ce type de personne, mine le moral à la longue et même les sentiments les plus fort, comme l’amour, finissent par s’effriter.  Souvent, les gens qui sont sous le joug d’un ou d’une pervers narcissique, ne voient pas tout de suite les pièges, que leur tendent ces derniers.  Je défendais ma blonde corps et âme quand quelqu’un l’attaquait, y compris mes ami(e)s et ma famille. La pression qu’exercent les pervers sur leurs victimes est fort et ils veulent les garder sous leur contrôle.  Le pervers est souvent le meilleur ami, le chum ou la blonde, mais il doit dominé leur victimes.  Il lui fait porter le poids de la culpabilité de ne pas répondre aux attentes fixés (et souvent floues) par le pervers.  Si jamais la victime réussit à répondre à la perfection aux attentes. Le pervers va quand même trouver une manière de culpabiliser sa victime.  « C’est super, tu as réussit à changer ce comportement là que je n’aime pas, mais tu l’as fait beaucoup trop tard. Tu aurais dû allumer plus vite.  » Pour le pervers, c’est un compliment constructif. Pour n’importe qui d’autre, c’est un commentaire rabaissant.

Une autre mise en situation, nous nous préparons pour aller souper au resto.  Elle finit par choisir une robe dans laquelle elle se trouve belle.  Elle vient me voir et me demande mon opinion. Je lui dis que, je la trouve super belle et que je suis fier de sortir avec elle ce soir.  Elle ne me croit pas. Elle me traite de menteur, que comme je suis déjà habillé, je veux juste partir. Je ne me préoccupe pas de son confort. Elle se met à faire ressortir tout les défauts de la robe: les bourrelets qui sortent un peu, la ligne qui ne tombe pas comme dans le vogue et bien sur, ce n’est pas elle qui n’a pas confiance en elle. Mais c’est moi qui est menteur et qui ne l’aime pas. Par contre une relation, ça se fait a deux, malheureusement, j’étais le seul à vouloir changer.

La logique même des pervers narcissique, leur donne la rhétorique pour supporter le fait qu’ils n’ont pas besoin d’aide. Ils ne sont pas malades, ce sont les autres qui ne peuvent pas être aussi bon qu’eux.  Une des principales caractéristique d’un(e) pervers narcissique, est infaillibilité. Ils ne peuvent pas se tromper. Ils ont toujours raison.  Il peut être très difficile de leur faire admettre qu’ils ont un problème. Pour eux, se serait avouer un échec et ainsi admettre qu’ils ne sont pas, ce qu’ils prétendent être, parfait.  Malheureusement, il n’existe pas de phrase magique pour les sortir de leurs mécanismes bien acquis depuis l’enfance. De forcer les personnes, ça ne marche pas vraiment plus. Ils vont tout simplement couper les ponts et se retrouver une nouvelle victime à exploiter. Avec les années, ils retirent un plaisir et une satisfaction de voir les gens autour d’eux se faire rabaisser et venir les voir pour du réconfort.  Car oui, après l’engueulade, le beau temps est un peu comme comportement bipolaire. Tout redevient normal. Les relations avec les pervers sont en dents de scie. Un jour vous êtes leur sauveur et la meilleure personne sur terre, la minute suivante, vous êtes leur pire ennemi.

Au final, c’est ma nature profonde qui m’a permis de me sortir de cette relation malsaine. Au fond de moi, je savais que j’étais dans une mauvaise position. Mais, j’aimais cette femme, au point de laisser mes alertes qui sonnaient de partout derrière moi, par amour. L’amour c’est pas ça. Avec le recul, notre relation n’aurait pas dû durer aussi longtemps. J’ai fais une dépression un peu avant la fin de notre relation. J’ai vu le psychiatre et il m’a confirmer que ma dépression ne venait pas de mon travail, mais de ma vie privée.  Je me suis mis à me questionner sur les raisons et j’en suis arriver à la conclusion que je ne devais plus vivre cela, pour mes futurs relations. J’ai appris beaucoup sur moi, sur ce que je veux et je ne veux pas dans le futur. Je suis heureux d’être sortie plus fort de cette relation toxique. Il ne faut pas avoir honte d’en parler à haute voix.

D’un homme

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