Ne pas se fier aux apparences.

Dernièrement, il y a une phrase que je suis plus capable d’entendre:  »Tu le sais pas tu l’as jamais vécu ». Qu’est ce que tu sais de ma vie ? Qu’est ce que tu sais de mon passée ? Pourquoi tu te fermes à la victimisation au lieu de peut-être savoir que l’on est pas si différent que cela.

Je suis arrivée à Montréal, il y a environ 3 ans. Je suis venue habiter ici, chez un ami qui était déjà bien établie dans la grosse ville. Avant mon arrivé, il avait planifié mon arrivé, j’avais une job, une grande chambre, des colocs, bref, aucun problème. À mon arrivé, il y avait pas de job pour moi, je devais tout payer seule ou presque, car monsieur à décidé que je devais tout mettre les comptes à mon nom et il n’avait pas de colocataire avec nous. Je suis tombée de salarié à tout simplement une fille sur l’aide sociale. Après à peine deux semaines, je me suis trouvée un emploi dans un restaurant. Par contre, la propriétaire voulait pas que je travail dans le service, car, mes cheveux là dérangeait. Je suis tombée dans une cuisine. J’ai vraiment, mais vraiment pas aimé l’ambiance et l’attitude de ma supérieur. Elle non plus, car j’ai perdu ma job environ deux mois après.

Durant ce temps, j’ai rencontré pleins de belles personnes dont deux femmes qui étaient escortes. Elles m’ont parlé de leur métier. Je trouvais cela fascinant de les entendre parler avec autant de respect de leurs clients. J’ai alors osé leur demandé s’il y avait de l’intérêt pour des femmes rondes comme moi. Elles m’ont répondu que oui, mais s’était un peu plus compliqué. Donc, je me suis risquée avec elles. Elles avaient un appartement ou elles acceuillaient leur client. Elles étaient très bien organisées. Après quelques clients, j’ai commencé à être de plus en plus à l’aise avec le contacte humain. Donc, j’ai annoncé à mon coloc que j’étais rendue escorte. Sur le coup, il m’a dit:  »Ben voyons, tu mérites mieux que ça ? T’es sur de ce que tu fais ? ». Il avait beaucoup de compassion. Malheureusement, ça pas durer longtemps.

Quand j’ai perdu ma job au restaurant, je suis retombée sur l’aide sociale. J’avais calculé ma moitié des comptes et ma moitié d’appartements. Puis j’arrivais très bien. Il me restait qu’à faire quelques clients pour combler mon petit manque monétaire. Pour l’instant, j’étais bien confortable avec tout ça. J’ai travaillé dans quelques salons de massage, je gagnais bien ma vie. Personne ne savait ce que je faisais. Sauf, un beau jour, mon coloc s’est mis en colère après moi. Je faisais pas assez de ménage chez lui (Chez nous, mais on pouvait manger un steak sur le plancher), le frigo était vide (ce qui était archifaux), puis pleins de trucs anodins que je comprenais plus ou moins. Il s’est mis à m’exiger que je lui fasse à manger. Au début, je m’en foutais, mais il était jamais content.

J’ai commencé à travaillé dans un bordel. Je faisais beaucoup d’argent. J’avais ma petite clientèle à moi, j’étais heureuse, j’avais de l’argent. Mon coloc à commencé à me dire qu’il manquait d’argent, à cause de ses exs qui lui sucaient ses paies à cause de la garde de ses filles. Au début, je lui prêtais un peu d’argent pour des cigarettes et des boissons énergies. Après quelques mois, je lui ai demandé ma part des comptes, ainsi que le loyer, que je payais seule. La crise. J’étais devenue une moins que rien, une crise de menteuse, une criss de pute, etc. Je voulais tout simplement ravoir mon argent. Chose normal entre ami(e)s.

C’est à partir de ce moment là que tout à dégénéré. Mon coloc à commencé à me menacer de me crisser dehors si je ramenais pas assez de frics pour ses dépenses et le loyer. Car, j’ai décidé à se moment là, d’aller voir moi-même le proprio et lui donner moi-même les sous. Étonnament, il ne manquait plus de sous pour le loyer. Pour me rembourser, il m’a promis des tablettes  »IPad », des ordinateurs, une nouvelle caméra et pleins d’autres choses que j’aurais pu revendre. J’ai jamais rien vu de tout ça. Je devais redoubler d’effort pour faire encore plus de clients. J’étais rendu à faire de l’oeil aux clients réguliers des autres filles pour qu’ils me choississent. Puis ça fonctionner, car je faisais environ 1500$ par semaine. J’ai continué environ à subir cela, environ un mois ou deux.

Durant mon cauchemar, j’ai rencontré un homme. J’ai pris mon temps avec lui et je lui ai dit la vérité. Je n’avais pas envie de me cacher encore derrière des mensonges. Il était curieux, mais surtout très respectueux. Quand mon coloc à réalisé que je voyais quelqu’un, il s’est mis à le dénigrer et me dire qu’il allait me briser le coeur, comme tout les autres hommes. Que l’amour ne valait pas la peine.

Fin décembre 2013, je suis toujours escorte indépendante et aussi dans un bordel. J’officialise ma relation avec mon copain. Mais, je suis plus capable de vivre l’oppression de mon coloc. Je commence à le confronter. Il n’a pas réussi à lever la main sur moi, car je finissais toujours par lui faire peur. Il m’a dit tellement de chose blessante. Mon copain à été témoin de mes chicanes et il m’a demandé d’emménagé avec. Je trouvais cela très rapide, mais j’avais pas le choix. J’avais rencontré des femmes qui se sont fait pimper par leur copain. Puis moi, je réalisais que mon  »meilleur ami » était en train de le faire avec moi. J’étais dévastée. J’ai donné des milliers de dollars à une personne en quelques mois. Pour avoir, rien en retour et me faire traiter comme une moins que rien. Il m’a menacé des centaines de fois de me m’humilier ou de me mettre à la porte, car je ne payais pas sa part du loyer.

Étonnament, j’ai continué le travail d’escorte environ deux ans et en même temps, je suis retournée aux études. J’ai été  »in » et  »out » dans le domaine, malgré que j’étais en couple. J’ai mise des règles très strictes dans mon travail. Je n’ai pas fais des fortunes, car je travaillais juste pour ce que j’avais besoin pour vivre. Il y a environ un an, quand j’ai voulu me sortir totalement de la prostitution, je suis allée voir un regroupement pour aider les victimes. Je me suis faite offrir de devenir une militante-victime. J’ai refusé, car je voulais juste passée à autre chose et vivre ma vie. On m’a refusé l’aide, car j’ai toujours réfusé d’être une victime de mon ancien coloc qui m’a volé mon argent. Pourquoi ? Il a pris mon argent, mais il n’a pas eu le chance de prendre ma dignité. M’abaisser à être une victime, a toujours été pour moi, une manière de le voir gagner sur moi. C’est une forme de contrôle pour moi m’abaisser à être victime.

Une chance que j’avais autour de moi des femmes fortes, qui m’ont soutenu de loin et de proche. J’aimerais prendre un moment pour remercier une survivante d’esclavage sexuelle qui m’a montré qu’il était possible de s’en sortir sans devenir fermé d’esprit. C’est aussi à ce moment là que j’ai réalisé qu’il n’y avait d’aide pour les personnes qui voulaient se sortir du domaine. Il en a peut-être, mais il n’est pas approprié. Pas pour quelqu’un qui veut s’en sortir avec dignité et passer à autre chose dans sa vie.

Je suis aujourd’hui victime de  »SlutShaming », d’intimidation et de diffamation sur ma personne, car je m’en suis sortie sans aide ou presque. Je n’ai pas honte de dire que tout cela est derrière moi et ce pour toujours. Je suis devenue une salariée normale qui paie ses impôts. (Chose que j’ai toujours fait, déclarer mon travail – même quand j’étais escorte)

Donc, la prochaine fois que vous dites à des anciennes travailleuses du sexe qu’elles sont des moins que rien, puis que elles ne savent pas c’est quoi être une victime d’un pimp. Rapellez-vous que vous ne connaissez pas les personnes et ne connaissez encore moins sont passés. Il est grand temps que le cercle vicieux de la violence cesse et ce, dans tout les sens du terme. Personne ne mérite de violence et cela ne règle rien. C’est pourquoi je milite pour les droits et la dignité des travailleuses du sexe.

Honte à vous les personnes qui se victimisent dans des mensonges et des complaintes pour avoir plus de crédibilité. Qui fraude l’aide sociale, les organismes et qui sont encore dans le domaine, mais qui se considère comme victime d’exploitation. Honte à vous les hommes et les femmes qui usent de violence pour avoir raison sur les autres, car ils/elles n’aiment pas avoir tord. Ça sert à rien de jouer le sensationnaliste. Nous sommes des êtres humains, nous voulons vivrent tout simplement. J’ai fais la paix avec mon passé. Il est grand temps que les individus qui me veulent du mal fasse la paix avec leurs problèmes et qui arrête de salir les gens qui veulent simplement vivre leur vie en paix.

Nadia – Ex escortes et masseuses érotiques.

 

 

Lettre à mes parents

Fleurs
Ma mère est une  »Baby Boomer », une vraie de vrai. Triste à dire, mais c’est ça. Comme la plupart des gens de mon âge d’ailleurs. Il y a quelque temps, j’ai pété ma coche après elle, parce qu’elle me blesse, ainsi, depuis mon plus jeune âge. Tout cela, a laissé beaucoup marques, des cicatrices qui se ravivent à chaque fois qu’elle passe dans les parages. J’aime beaucoup ma mère et je travaille très fort afin de nous rapprocher. Bon, ça fonctionne pas vraiment. J’en ressors chaque fois un peu plus blessée et écorchée. La semaine dernière encore elle se moquait de moi en racontant à mon frère que je me fichait bien de mon poids. Elle lui disait :  »Regarde s’y dont la bedaine ! » C’est méchant et surtout blessant. Elle sait très bien que le poids que j’ai pris, est dû à toute cette maudite médication et au stress. J’ai commencé à prendre cette médication, entre autre pour la rassurer, car pour elle je suis malade.

Une maman, un papa doit être là pour prendre soin de sa fille ou de son fils, bien sûr qu’ils peuvent les critiquer, mais pas les rabaisser sans cesse. Non ? Est-ce que je me trompe ? Pourquoi que nos parents s’acharnent à nous montrer nos mauvais côtés sans voir les bons ?
De l’autre côté, il y a mon père, un autre vrai de vrai. L’homme que j’ai toujours admiré, mais qui devient de moins en moins vivable, plus les années avancent. Encore une fois, je suis prise dans un étau de méchanceté gratuite qui se referme sur moi. Quand ton propre père te dis que tu es  »una persona non grata », qui se fou pas mal de tes états d’âmes ou de ta maladie, ben ça fait réellement mal. Je sais qui a autre chose qui le tracasse. Mais, je fais tellement d’effort pour qui soit fière de moi. Je sais qu’au fond de lui, il est très fière, tout comme ma mère, mais à la surface, mes parents ne me le montrent pas. Je réalise que j’ai plus envie de les voir ou de communiquer avec eux. Ça me rend triste.
Personne ne vit la vie de la même façon. J’ai eu une adolescence pas très reposante. Ce qui m’a amené sur des sentiers chaotiques. Ils m’ont aussi forgé comme je suis, mais en même temps, ils m’ont un peu  »scrappé ».Quand on a plus confiance en nous et en rien, puis que tes propres parents te répètent sans cesse que tu es grosse et bonne à rien. Il est bien difficile de se voir autrement. Le regard de nos parents sur nous, ça a toujours compté. Je sais que, je ne suis pas la seule à vouloir plaire et bien paraître devant ses parents.
Je crois qu’il est important de rappeler cela aux parents:  »Tout ce que vous dites et surtout nous répéter, peu nous élever, nous rabaisser et blesser à tout jamais. » L’avis de nos parents c’est sacré. C’est nos premiers modèles de femmes et d’hommes dans notre vie. Je continue d’espérer qu’un jour on pourra apprécier, les petits moments ensemble. Parce qu’à chaque fois que je me suis essayée, ont me rappelle que je suis et que je serai jamais celle qu’ils ont toujours souhaités. Mais je ne leurs demanderaient pas pardon d’exister, parce qu’après tout c’est de ma faute. C’est bien sûr moi, qui a décidé de venir au monde. Les paroles blessent bien plus que les coups et ce, à tout jamais.Depuis le dernier contacte avec eux, il y a déjà plus d’une semaine, je fuis les miroirs. Je l’utilise que pour me brosser les dents, sans être capable de me regarder de la tête aux pieds. Pourquoi ? Je les entends encore se moquer de mon poids, de ma bedaine, de mes projets, de mon caractère et de ma vie en général. J’espère un jour, je vais arrivée à me regarder, sans me voir avec leurs yeux et leurs reproches.
Maman, papa, c’est tout ce que je souhaite c’est un peu d’amour et de reconnaissance de votre part. Je suis rendue dans la trentaine maintenant, vos paroles me blessent toujours autant et même plus. Oui, je suis rendue une adulte, mais j’ai toujours besoin de mes parents. Il ne faut pas attendre après la fatalité pour se retrouver et se donner un peu de respect mutuel, il va être trop tard.